Des nouveautés pour l’édition 2021

10 avril 2021
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Festival Du Journal Intime : 2334/le Club R 26
Le club R 26 © Phil Journé

Des spectacles autour de journaux intimes ont été créés pour le festival 

Samedi 26 juin à 19 h

19h00 : spectacle : danse, guitare sur une lecture d’extraits de journaux intimes 

« Identité(s) : la mienne, la tienne, la nôtre »

Quête de soi, bataille du corps, affirmation, contestation, révolte, transformation, construction, déconstruction, destruction,… être un être en devenir ! Tels sont les sujets qui traversent l’adolescence, qui traversent les adolescent(e)s.

A la musique des mots, répondront celles des accords et des mouvements dans un dialogue polyphonique faisant émerger la sensibilité des textes, grâce à l’émotion chorégraphique et l’énergie musicale.

Lectures extraites des ouvrages suivants :

Intervenants :

Isabelle LE CHARPENTIER-FUSCO, Danseuse, professeur de danse classique et coordinatrice pédagogique et artistique au sein du Conservatoire de Sarzeau
Marc BOUCHER, Auteur-compositeur-interprète et régisseur à L’Espace Culturel L’Hermine de Sarzeau
Laurent MAGNAC, Bibliothécaire, responsable des Médiathèques communautaires de Golfe du Morbihan-Vannes Agglomération

Dimanche 27 juin à 19h

19h30 : Lecture et concert  « le journal intime de Jacotte Périer -1940/1945 » par la compagnie Alambic’ – collectif artistique, Conception Norman Barreau-Gély
Avec Adeline Chagneau (comédienne), Norman Barreau-Gély (comédien) et Clair (chanteuse) et Philippe Eveno (guitare et chant).  

La découverte d’un journal intime est toujours une drôle de chose. Que faire de cet objet, lorsque son auteur n’est plus de ce monde ? A-t’on le droit de le lire ?

Est-il impudique de le partager ?

Alors que je terminais l’écriture d’un spectacle de théâtre documentaire sur l’histoire du R-26, j’ai retrouvé trois carnets et un ensemble de feuilles volantes : le journal de Jacotte Perrier pendant la seconde guerre mondiale.

Lorsque la fille de Jacotte Perrier m’a confié les archives de sa famille, je me suis retrouvé plongé au cœur de l’émulation artistique des années 30 : Robert et Madeleine Perrier, les parents de Jacotte, étaient négociants en tissus, auteurs- compositeurs de chansons et recevaient chez eux à Montmartre l’avant-garde artistique des années folles. Ils sont les créateurs du mythique réseau social parisien R-26. Jacotte en était la mascotte, chouchoutée par Django Reinhardt, Sonia Delaunay ou encore Joséphine Baker.

Vraie Montmartroise, Jacotte a grandi sur les pentes de la butte entre le salon de ses parents et les ateliers d’artistes ; elle jouait dans les jardins du Moulin de la Galette et étudiait au lycée Jules Ferry, quelques années avant que Diane Kurys n’y pose ses caméras pour le film Diabolo-menthe.

Entre 16 et 21 ans, de 1940 à 1945, Jacotte nous raconte la vie d’une adolescente parisienne en pleine seconde guerre mondiale et ses questionnements intimes à l’heure des restrictions. Comment étudier, se divertir, être émue par des garçons, danser, rêver ? Quelle est sa place en tant que jeune femme dans la société nouvelle qui sera celle de l’après-guerre ? Quel sens donner à ses valeurs, à sa volonté d’engagement malgré les libertés contraintes ?

Ces carnets deviennent presque du journalisme quand elle relate en temps réel les événements de la Libération de Paris en août 1944, auxquels elle assiste depuis Montmartre.

Elle décrit tour à tour

la vie dans une capitale sous couvre feu, sans électricité, les alertes…

les difficultés de ravitaillement

ses espoirs pour « le monde d’après »

ses questionnements sur son avenir de citoyenne, son orientation professionnelle

ses bouleversements intimes et ses émois amoureux

les événements de la Libération de Paris qu’elle observe du haut de Montmartre

les défilés au cœur des Champs-Elysées

les soldats américains et canadiens, incarnation de la liberté retrouvée et d’un mode de vie, d’une culture différente, moderne.

L’émotion dégagée par ces situations, la précision, la vivacité, l’humour de l’écriture de Jacotte, ce regard neuf sur une période qui s’éloigne inexorablement de nos mémoires m’ont aussitôt convaincu qu’il ne fallait pas refermer ces journaux sans les partager.

Encouragé par sa fille ainsi que par les écrits de l’auteur Mathieu Simonet (Les Carnets Blancs, Seuil, 2010), j’ai décidé alors de garder ouverts les Journaux intimes de Jacotte Perrier…

Norman Barreau-Gely