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Adaptation : Bénédicte Necaille
Lecture par Cécile Brune et Laurent Natrella, ex-sociétaires de la Comédie Française
C’est à la recherche de nous, hommes et femmes d’aujourd’hui, que je suis partie avec Mark Twain, en suivant son humour, pour désamorcer toutes les tensions actuelles sur les rapports homme-femme.
Après un travail sur la difficulté d’accepter d’être soi-même, que ce soit pour l’artiste ou pour chacun d’entre nous, avec la mise en scène du Sourire au pied de l’échelle d’Henry Miller, avec Denis Lavant seul en scène, je souhaite interroger comment être soi-même face à l’autre, un autre du sexe opposé, comment être Eve ou Adam.
C’est dans le journal intime d’Adam et d’Eve, deux journaux différents, écrits à dix ans d’intervalle au début du 20ème siècle aux Etats-Unis, que je cherche une réponse, en les faisant dialoguer, permettant à l’ironie et au comique de Twain de ressortir magnifiquement.
La grande économie de langage d’Adam, contrebalancée par sa suractivité ; la logorrhée chez Eve, suspendue physiquement par son auto-psychanalyse, voilà ce qu’il m’intéresse d’explorer à travers la truculence poétique de Mark Twain, donner à entendre le questionnement si sincère de l’homme et de la femme par rapport à la vie et à l’amour.
J’imagine donc un Adam occupé à une passion mécanique, que ce soit l’imprimerie ou la réparation de roues de bicyclettes. Eve est au téléphone, avec l’au-delà ou son psy ? Il lui est indispensable d’essayer de se comprendre, d’expliquer la vie. C’est elle qui meurt la première, et finalement, terriblement aimée par Adam.
C’est une action contemporaine, dans un grand dépouillement scénographique, où Adam et Eve ne se quittent jamais, même s’ils ne se parlent jamais directement que je souhaite trouver l’essence même de nos êtres d’aujourd’hui.
D’après Journal d’Adam / Journal d’Eve de Mark Twain (traduction de Freddy Michalski) publié aux éditions L’œil d’or et représenté par L’ARCHE